IDÉES RECUES SUR LE BURN-OUT: COMPRENDRE POUR MIEUX AGIR #2
- mlansoneveil
- 31 janv.
- 4 min de lecture

Le burn-out est un terme de plus en plus évoqué dans notre société, mais il reste entaché de nombreuses idées reçues. Ces préjugés peuvent non seulement compliquer la reconnaissance de ce trouble, mais aussi freiner une prise en charge efficace. Dans cet série d'articles, je décrypte plusieurs idées reçues sur le burn-out pour vous aider à mieux le comprendre et à agir avant qu'il ne soit trop tard.
Aujourd'hui, je traite de l'idée reçue selon laquelle "le burn-out, c’est seulement pour les cadres dirigeants".
Idée reçue n°2 :
"Le burn-out, c’est seulement pour les cadres dirigeants."
Cette idée reçue est répandue car le burn-out est souvent médiatisé à travers des exemples de cadres surmenés, confrontés à une forte pression et à des responsabilités importantes. Pourtant, il ne touche pas uniquement les dirigeants ou les professions à haute responsabilité.
En réalité, toute personne exposée à un stress chronique, à une surcharge de travail et à un déséquilibre entre efforts et reconnaissance peut être concernée, quel que soit son métier ou son statut.
Un phénomène qui concerne tous les milieux professionnels
Le burn-out est le résultat d’un déséquilibre durable entre les exigences d’un poste et les ressources dont dispose une personne pour y faire face.
Ce déséquilibre peut se retrouver dans tous les secteurs d’activité et tous les niveaux hiérarchiques.
Pourquoi certaines professions sont-elles plus exposées ?Plusieurs facteurs augmentent le risque de burn-out :
Une charge de travail excessive, avec des tâches nombreuses et chronophages.
Un manque de contrôle sur son travail, avec peu d’autonomie et des attentes contradictoires.
Une forte pression émotionnelle, notamment dans les métiers de l’accompagnement ou du soin.
Une absence de reconnaissance, où les efforts fournis ne sont pas valorisés.
Un manque de soutien (collègues, hiérarchie, entourage).
Un déséquilibre entre vie professionnelle et personnelle, avec une disponibilité constante demandée par l’employeur.
Ces facteurs ne sont pas spécifiques aux cadres dirigeants et concernent de nombreuses professions (liste non exhaustive) :
📌 Les enseignants : confrontés à des classes surchargées, une pression liée aux résultats des élèves, une charge administrative croissante et parfois un manque de reconnaissance de la part des institutions.
📌 Les soignants (infirmiers, aides-soignants, médecins, psychologues...) : soumis à des horaires décalés, une charge émotionnelle intense, un manque de personnel et une pression constante sur la qualité des soins.
📌 Les artisans et indépendants : souvent seuls à gérer leur entreprise, ils font face à une pression économique, une charge de travail élevée et une instabilité financière qui peut générer un stress chronique.
📌 Les étudiants : entre pression des examens, surcharge de travail, précarité financière et incertitude sur l’avenir, ils peuvent se retrouver dans un état d’épuisement total.
📌 Les parents au foyer : un travail invisible, une charge mentale constante, l’absence de reconnaissance et un épuisement physique et émotionnel qui peuvent mener à un burn-out parental.
📌 Les salariés de PME et TPE : souvent polyvalents, ils doivent gérer plusieurs tâches en même temps avec peu de moyens et une forte pression pour maintenir la rentabilité de l’entreprise.
Un burn-out lié à l’implication, pas au statut
Contrairement aux idées reçues, le burn-out ne touche pas les personnes les plus "faibles" ou "fragiles", mais celles qui s’investissent le plus dans leur travail. Il concerne souvent les profils :
Perfectionnistes : ceux qui veulent tout bien faire et qui ont du mal à accepter l’erreur.
Hyper-responsables : ceux qui prennent tout sur leurs épaules, y compris des tâches qui ne leur incombent pas.
Passionnés : ceux qui aiment profondément leur métier mais qui finissent par s’épuiser en donnant trop d’eux-mêmes.
Empathiques : ceux qui prennent soin des autres avant de prendre soin d’eux-mêmes, notamment dans les métiers du soin, du social ou de l’éducation.
📍 À Nancy, en sophrologie et en naturopathie, j’accompagne des personnes de tous horizons confrontées à un burn-out. Qu’elles soient cadres, soignants, enseignants, indépendants ou étudiants, elles partagent toutes un même constat : elles se sont oubliées en chemin.
Pourquoi cette idée reçue est problématique ?
Elle invisibilise des professions à risque :Le burn-out est souvent évoqué dans les milieux d’entreprise, mais les métiers du soin, de l’éducation et du service à la personne sont tout aussi touchés, voire davantage.
Elle empêche certaines personnes de demander de l’aide :Si l’on croit que le burn-out ne touche que les cadres, une personne qui en souffre dans un autre secteur peut minimiser son état et ne pas consulter par peur de ne pas être prise au sérieux.
Elle freine la prévention :Si les entreprises pensent que seuls les cadres sont concernés, elles risquent de ne pas mettre en place de mesures adaptées pour prévenir le burn-out chez leurs autres collaborateurs.
Mieux comprendre pour mieux prévenir
Plutôt que de limiter le burn-out à un statut, il est essentiel de comprendre les facteurs de risque et d’agir en amont.
Le burn-out ne concerne pas qu’une élite professionnelle : il est un problème de société global qui nécessite une prise de conscience et des actions adaptées à tous les milieux.
Comments